RDC : la production de diamants en chute libre

La production de diamants de la République démocratie du Congo (RDC) est passée de 18,9 millions de carats en 2017 à 12,9 millions en 2021. Soit 6 millions de carats en moins en quatre ans. C’est ce qu’indiquent les dernières statistiques du ministère des mines congolais.

Une activité essentiellement artisanale 

La production de diamants en République démocratique du Congo (RDC) a connu un véritable recul entre 2017 et 2021, d’après des chiffres du ministère des mines congolais. En effet, elle aurait fondu de six millions de carats, passant de 18,9 en 2017 à 12,9 millions en 2021.

Dans son rapport, le ministère précise que l’essentiel de la production est artisanale. Celle-ci s’élève à plus de 10 millions de carats l’année dernière, contre seulement 2,1 millions pour l’ensemble du secteur industriel.

Un déclin progressif depuis quatre ans

Ce chiffre ne surprend guère. De fait, la RDC se trouve aujourd’hui au cœur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. En 2021, elle représentait 68% de la production mondiale de diamants bruts. Ce qui fait d’elle le quatrième producteur mondial de diamants bruts et le dixième en valeur. En 2018, le pays avait produit 16,4 millions de carats évalués à plus de 136 millions de dollars américains.

En 2019, il avait extrait environ 14 millions de carats pour une valeur de 226 millions de dollars. L’année suivante, sous le coup de la pandémie du nouveau coronavirus, la production s’était affaissée à 12,7 millions de carats pour 89,3 millions de dollars de recettes.

La MIBA devenue l’ombre d’elle-même

On observe ainsi un déclin progressif de la production diamantaire. Le ministère des mines l’impute en grande partie à la MIBA (la Minière de Bakwanga), la compagnie nationale. Au cours de la période 2017 – 2021, cette entreprise a produit seulement 4% du volume total contre 96% pour la SACIM. On est bien loin des années Mobutu où elle frôlait les 13 millions de carats à elle seule.

Autrefois appelée Forminière, cette société mixte est détenue à 80% par l’Etat congolais. Le reste des actions appartient principalement à la société belge Sibeka. Quant à la SACIM, elle est une co-entreprise de la RDC et de la société chinoise Anhui Foreign Economic Construction (AFFEC).

Ventes illégales et manque de traçabilité

Si la chute de la production diamantaire provient largement de l’ineptie de la MIBA, aujourd’hui l’ombre d’elle-même, les autorités pointent aussi du doigt les transactions illicites d’acteurs nationaux et internationaux. Certains négociants ne déclareraient pas leurs achats au Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière à Petite Echelle (SAEMAPE). Aussi, il y aurait des comptoirs qui ne déclarent pas les quantités réelles de diamants achetés ou vendus.

Notons que le ministère congolais des mines constate également un recul en valeur, outre la baisse des volumes. Ce retrait serait principalement dû à un manque de transparence. Les principaux producteurs ne passeraient pas par le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification de la RDC (CEEC) avant de commercialiser leurs pierres. Ce serait notamment le cas de la SACIM.

 


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