Le Botswana et De Beers célèbrent leurs noces de diamant

Le conglomérat diamantaire sud-africain voit son contrat d’exploitation de diamants renouveler dans l’État d’Afrique australe après plusieurs mois de remous.

Tout est bien qui finit bien. Le Botswana et De Beers, l’entreprise spécialiste du diamant propriété d’Anglo American, ont annoncé samedi 1er juillet 2023, le renouvellement de leur accord minier, vieux de plusieurs décennies.

Le nouveau contrat devrait couvrir une période de dix ans, allant à 2033. Il octroie à la firme diamantaire, une licence d’exploitation valable jusqu’en 2054. Le Botswana aura à charge d’exploiter à sa convenance, au cours de cette période, 30% de ses pierres précieuses brutes.

Cela représente une augmentation 5% par rapport au précédent accord. Le nouvel accord étant susceptible de passer à 50% de part dévolue au pays à compter de 2033. Ce dernier point faisait partie des points d’achoppement entre De Beers d’une part et l’État botswanais de l’autre à mesure que l’ancien contrat arrivait à son terme.

Point d’achoppement

Conclu sen 2011, celui-ci faisait obligation, après plusieurs révisions, au Botswana de vendre systématiquement 75% des diamants provenant de son sol à la société diamantaire. Debswana, la co-entreprise créée par les deux parties, étant responsable des 25% restants.

Cela semblait toutefois ne plus vraiment agréer le Botswana ces derniers mois. En témoigne les sorties publiques du président du pays, Mokgweetsi Masisi, à ce sujet. Il avait ainsi notamment menacé de rompre les liens avec De Beers si un nouvel accord avantageux n’était pas signé dans le cadre de la renégociation.

« Nous avons découvert que nous avions reçu moins que ce que nous devions recevoir. Nous avons également découvert que nos diamants rapportent beaucoup de bénéfices et que l’accord de 2011 ne nous avait pas été favorable. Les affaires ne peuvent pas continuer comme avant », avait publiquement déclaré le dirigeant.

Autonomie sur les ressources

De tels propos avaient été contestés par De Beers. Les dirigeants de l’entreprise mettant notamment en avant leur contribution à l’économie botswanaise. Le partenariat a en effet généré 2,8 milliards de dollars de revenus au pays l’année dernière, alors que les recettes de Debswana ont connu une augmentation d’environ un milliard de dollar.

« C’est un accord transformationnel », a salué le ministre des Mines, Lefoko Fox Moagi, lors de l’officialisation du contrat, indiquant par ailleurs que celui-ci prend en compte les aspirations du peuple du Botswana.

La quête d’une meilleure autonomie des ressources naturelles des nations du Sud fait partie des aspirations de ces derniers. Et le Botswana, deuxième producteur de diamants bruts au monde, n’est pas en reste.


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