L’Égypte cherche des alternatives au blé russe

Le pays d’Afrique du Nord sollicite la France et la Bulgarie entre autres afin de s’approvisionner au blé alors qu’un accord récemment conclu avec la Russie est tombé à l’eau.

Exit Moscou, bienvenue à Paris et Sofia. Pour ses besoins en blé, l’Égypte a décidé de se tourner vers l’Europe. Du moins dans l’immédiat. C’est ce qu’indique le site d’information Bloomberg, mercredi 20 septembre 2023, citant des sources proches du dossier.

L’agence de presse américaine affirme qu’un accord est d’ores et déjà en place à cet effet pour près d’un demi-million de tonnes. Difficile en revanche de connaître la proportion de blé à livrer par la France ou la Bulgarie, mais une telle commande semble logique.

Et pour cause, les deux États comptent parmi les grands exportateurs de la céréale sur le vieux continent. À l’opposé, l’Égypte, plus grande importatrice en Afrique, est dans une situation pour le moins délicate.

Récoltes abondantes

Pour la deuxième fois en quelques semaines, le pays nord-africain souffre en effet d’un couac dans le cadre de son approvisionnement. L’accord conclu début septembre pour l’importation de 480 000 tonnes de blé russe a échoué selon Bloomberg, faute d’entente sur le prix.

Moscou est revenu sur le prix de 270 dollars la tonne préalablement convenu afin d’en exiger davantage. La Russie souhaite notamment appliquer un prix plancher supérieur. Le pays, principal exportateur de blé au monde, peut compter sur des récoltes exceptionnellement abondantes comme levier pour le prix.

Mais le marché international est également fourni en termes d’offres. Cette situation impacte la position de la Russie, contrainte de faire preuve de flexibilité afin de ne pas crouler sur les céréales.

Dépendance coupable

Le contexte représente ainsi une aubaine pour la France et la Bulgarie certainement ravies à l’idée de faire affaire avec Le Caire. Ce dernier doit cependant se sortir de cette dépendance coupable au blé étranger. D’autant que les finances de l’État, frappé par la crise économique, ne sont pas abondantes.

La sortie de la Russie de l’accord sur les exportations céréalières incite également à une plus grande autonomie ou à tout le moins à une diversification des partenaires. Car la hausse des prix due à cette situation impactera certainement l’Égypte plus négativement que le reste de ses pairs africains.

Hélas, le pays de Sissi n’a jusqu’ici que troqué un grand fournisseur contre un autre. Il a réduit ses importations de blé ukrainien (28% à 9%) contre celles russes (57% contre 50% auparavant) depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien.


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