Récession : pas de risque en France, selon la BdF

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Image par Alexa de Pixabay

En août, et pour le troisième mois consécutif, l’activité économique s’est contractée en Hexagone. Malgré ce signal préoccupant, la Banque de France (BdF) reste sereine. Son gouverneur François Villeroy de Galhau assure qu’il n’y a pas de risque de récession.

L’activité économique a encore baissé en France en août, et cela pour le troisième mois consécutif. Elle a même signé sa plus forte contraction en trois ans. Selon S&P, ce nouvel affaissement du volume des affaires est dû au recul de l’activité manufacturière. Celle-ci a connu son septième mois consécutif de repli avec un taux de 45,1 (contre 46 en juillet). L’agence pointe également une mauvaise performance des services, dont l’indicateur est passé à 46 en août (après 47,1 en juillet). Soit le rythme le plus marqué depuis février 2021.

L’économie française résiste mieux

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (BdF), reconnait «une croissance ralentie». Mais il refuse d’admettre que la France entre en récession. Selon lui, l’économie française résiste «plutôt mieux» que les autres économies européennes. Pourtant, il n’y a aucun risque sur l’ensemble de la zone euro. Mieux, François Villeroy de Galhau, par ailleurs membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), croit que « la tendance, c’est une croissance faiblement positive ».

Vers une remontée de la prévision de croissance pour la France

La BCE prévoit que la croissance économique de la zone euro devrait connaître un ralentissement, passant de 3,6 % en 2022 à 0,7 % cette année. Mais la BdF envisage de remonter un peu la prévision de croissance pour la France. Pourquoi ? Parce que « l’on a eu une bonne surprise sur le deuxième trimestre (+0,5%), alors que l’on attendait nettement moins», a expliqué son gouverneur. François Villeroy de Galhau dit même ne pas être inquiet, même si la vigilance est de rigueur. Il souhaite toutefois que la production de crédit immobilier se stabilise et reparte ensuite progressivement.

Une réponse à la déclaration pessimiste du président du Medef

La sortie de François Villeroy de Galhau intervient au lendemain d’une déclaration peu optimiste du président du Medef Patrick Martin. Celui-ci a dit percevoir un retournement de la conjoncture dans plusieurs secteurs d’activité en France, notamment dans le bâtiment. Il pointe du doigt la hausse des taux d’intérêt, qui ne devrait pas durer trop longtemps, sinon c’est la catastrophe. Le gouverneur de la BdF répond que son institution a pratiquement atteint le point haut des taux d’intérêt.

Maintenir le taux directeur le plus longtemps possible

Si la hausse des taux a permis de contrer l’inflation, François Villeroy de Galhau rassure qu’il n’y aura pas de nouveaux relèvements. Il planche plutôt sur un maintien à long terme, une stratégie qui serait plus efficace qu’une augmentation significative. Pour rappel, la BCE a relevé ses taux directeurs pour la première fois à la mi-juillet 2022. Elle a appliqué huit autres hausses jusqu’à atteindre 3,75%. Après ce cycle, l’institution a décidé de temporiser avec l’objectif d’atteindre 2, 9 % d’inflation en 2024. En août, la hausse des prix à la consommation s’est établie à 5,3%, contre 10,6% en octobre 2022.

Didier Maurin (DCT) refuse de s’inquiéter de l’inflation

A l’image d’autres analystes, Didier Maurin, DCT (ex Didier Maurin Finance) alerte sur les dangers d’une guerre tous azimuts contre l’inflation. Selon lui, il vaut mieux générer une inflation maîtrisée que de mettre l’économie mondiale au point mort. Un message qui semble avoir été entendu ces dernières semaines par les banques centrales qui ont stoppé la hausse des taux d’intérêt.

 


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